A paraître le 4 mai
Description:
J'ai trente-trois ans, ça y est. A quarante ans et des poussières, mon corps sera hors jeu. Il me reste donc sept grosses années pour faire un enfant, soit quatre-vingt-neuf mois. Un chiffre minuscule. A peine deux mille sept cents jours. Que peut-on faire en deux mille sept cents jours ? Rien. J'en ai déjà mis cinq à construire trois meubles Ikea."
Jeanne, célibataire, contrôleuse de train sur la ligne Paris-Auxerre, n'a qu'une obsession : devenir maman avant que le temps la rattrape. Elle a fait une croix sur le couple, il lui faut simplement un géniteur. Sa décision ne fait pas l'unanimité auprès de ses amis, et, même si parfois elle doute, elle est déterminée à surveiller son cycle, à provoquer les rencontres, à boire des potions magiques et à lever les jambes après chaque rapport, sait-on jamais.
Après ce premier roman, empreint d'humour et de tendresse, à la fois jubilatoire et émouvant, Caroline Michel pose la question des choix intimes dans une société conformiste. Une nouvelle voix de la littérature féminine, d'une spontanéité rafraîchissante, avec laquelle il faudra désormais compter.
Avis:
Je tiens à remercier Babelio et les éditions Préludes pour cet envoi en SP.
A l'occasion de son 33ème anniversaire, Jeanne fait le bilan de sa vie. L'homme qu'elle a aimé pendant des années l'a quitté et a semble-t-il refait sa vie. Sa meilleure amie est en couple et est une jeune maman épanouie.
Mais elle? Où en est-elle?
Quand aura-t-elle le droit de goûter aux joies de la maternité?
Et si elle ne rencontrait jamais à nouveau quelqu'un?
Et puis le temps de rencontrer un homme, de construire une relation, de vouloir passer de deux à trois, cela prend du temps. Elle ne peut prendre le risque de passer à côté de son désir d'enfant, de sa possibilité d'en avoir. Ben oui parce que pour nous les femmes, l'horloge biologique tourne et pose des limites.
Alors Jeanne l'a décidé, elle va avoir un enfant, peu importe comment. Et puis ce sera une petite fille c'est sûr: Augustine d'ailleurs!
Jeanne nous conte donc ses péripéties et toutes les épreuves qu'elle rencontre pour atteindre son objectif: tomber enceinte!
A travers une narration à la première personne, Jeanne parle directement à sa future petite fille" et lui explique tout: de la méthode à concevoir cet enfant tant désiré en passant par ses joies, ses déceptions, ses doutes, ses angoisses, ses colères. Ses colères contre ceux qui la jugent ou ne la comprennent pas, ou contre le système qui n'aide pas les femmes célibataires.
A travers l'histoire ,la narration de Jeanne, l'auteur évoque un sujet qui touche toutes les femmes: le désir d'enfant.
Grâce à un ton léger et avec beaucoup d'humour, elle réussit avec brio à aborder ce sujet avec justesse. Rien n'est épargné et je n'ai ressenti aucun jugement. Juste un exposé de la vie d'aujourd'hui et ceux à quoi sont confrontées les femmes qui souhaitent devenir mère et leur place dans la société. Face à un entourage qui lui avance et réussit et ne comprend pas toujours les choix de chacun.
C'est vrai quoi, pourquoi il n'y aurait qu'un modèle unique: un papa+une maman =un bébé = forcément le bonheur?
Caroline Michel aborde tous les sentiments auxquels beaucoup pourront se retrouver : la compréhension, l'incompréhension, le jugement et les questions.
"Qu'Est-ce que tu vas dire à ton enfant sur le papa?", et bien d'autres.
Grâce à l'intervention des amis, de la famille et des rencontres de Jeanne, vous ne la jugez pas, vous la comprenez et ... vous réfléchissez.
Un beau roman tendre, juste et très bien écrit. Caroline Michel a su mettre la dose d'humour nécessaire pour dédramatisez et faire passer les informations, les messages que la société a évolué: il faut juste s'y adapter.
Une lecture que j'ai réellement apprécié, qui fait beaucoup de bien et qui de par mon histoire familiale m'a forcément plus touchée et parlée. Une de celle qui vous fait réfléchir tout en douceur. Je vous la recommande.
Ma note 4/5
Extraits:
1)
Je claque la porte de mon appartement nerveusement, je dois sauter dans le métro et aller passer une journée ordinaire au boulot, une journée ordinaire dans un monde où ma bonne éducation me donne l'air d'une folle avec mon projet, un monde où les bébés ne se font dans un cabinet de médecin sans rendez-vous. Si, d'accord: il suffit d'aller en Espagne ou en Belgique. C'est presque aussi magique que ça, à des centaines de jours près, des centaines d'euros près, via une procédure aussi longue que mon envie de te rencontrer est immense.
Avoue, on s'aime déjà grand comme le ciel.
2)
-Tu sais, plus j'y pense, plus je comprends ton désir de maternité mais plus je trouve ça égoïste en fait. Tu parles de ton envie, mais l'enfant n'aura rien demandé.
-Pourquoi faire un enfant à deux ne serait pas égoïste? Le gamin n'a rien demandé non plus, il atterrit dans le même monde, il rencontre les mêmes merdes.
-Mais il n'a pas demandé à ne pas avoir de père.
-Et ceux qui ont un père de merde, ils l'ont demandé, tu crois? Eh oui , c'est peut-être de l'égoïsme. Mais en couple aussi, il y a de l'égoïsme. Le désir d'enfant se confond parfois avec l'envie de prouver que le couple fonctionne. On fait ça parce que c'est la suite logique d'une histoire d'amour bien bâtie et on brandit le môme comme preuve qu'on tient la route.
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